Un peu d'histoire,

La création du premier réseau revient à Claire et Marc Héber–Suffrin dans les années 1970. Claire, enseignante, confrontée aux difficultés d’apprentissage scolaire et à la démotivation de quelques élèves, constate en même temps qu'ils détiennent de nombreux savoirs, lesquels restent méconnus ou ignorés par l'école et par eux-mêmes. Leurs parents, et leur milieu social sont également beaucoup plus riches en savoirs qu'ils ne le savent eux-mêmes. Pour apprendre, il faut avoir suffisamment d'estime de soi, il faut chercher les savoirs, ça vaut la peine d'être baigné dans un bain de savoir. Pour enseigner, il faut s'appuyer sur ce que savent déjà les élèves, les considérer comme capables d'apprendre, éveiller leur curiosité, les accompagner dans leurs recherches des savoirs. Partie de ces constats, elle modifie ses pratiques d'enseignante, offre à ces jeunes la possibilité de transmettre certains de leurs savoirs. Ces enfants prennent conscience de leurs capacités et se retrouvent en situation de réussite. L'idée des échanges réciproques des savoirs a ainsi pris forme avec les élèves de la classe, puis s'est élargie avec les habitants du quartier, une cité, puis la ville. Marc était, lui, administrateur et éducateur bénévole dans un Club de prévention. Il constatait, là aussi, une dévalorisation des jeunes, particulièrement en ce qui concernait leurs trajets scolaires et leurs capacités d'apprendre. Le club de prévention a beaucoup contribué à l'élargissement des Réseaux aux 15-25 ans et à des familles défavorisées.


la Charte

La Charte des Réseaux d'Échanges Réciproques de Savoirs affirme les principes suivants :

  • Réciprocité ouverte, en réseaux à géométrie variable. À l'intérieur d'un RERS, une première personne qui offre un savoir à une seconde personne (ou à plusieurs) peut recevoir en contrepartie un savoir d'une troisième personne. La personne à laquelle vous donnez n'est pas forcément celle de qui vous recevrez.
  • Absence de hiérarchisation de savoirs. Il est admis, par exemple, d'offrir une recette de pâte brisée en échange de cours de mathématiques, d'une initiation à Internet et d'une conférence sur Platon.
  • Absence de contrepartie financière.
  • Le Réseau d’Echange ne remplace jamais le travail des artisans, ainsi il n’est pas possible de faire réaliser des travaux par ce biais (plomberie, électricité, etc.…).

Comment cela se passe-t-il ?

 

Les personnes intéressées à participer au Réseau d’Echanges Réciproques de Savoirs adhérent à l’Association du même nom, elles s’acquittent de la cotisation annuelle fixée par l’Assemblée Générale ordinaire. Elles s’engagent à respecter le règlement intérieur de l’Association ainsi que la Charte des Réseaux d’Echanges.

Le Bureau de l’Association gère les listes de savoirs répertoriés par catégories. Elles sont consultables soit  en format papier en Mairie de Sillans (aux jours et heures d’ouverture), soit sur le site de l’Association : https://rers-de-la-bievre.webnode.fr

Chaque personne intéressée ou sollicitée formule au moins une offre et une demande de savoirs. Ces offres et demandes sont rendues visibles dans le réseau (affichages, journal du réseau, présentation lors des rencontres, etc.).


La mise en relation

Lorsque des offres et demandes semblent correspondre, des volontaires pour assurer le fonctionnement du réseau ou une équipe d'animation met en relation offreurs et demandeurs avec la présence d'un tiers qui va faciliter cette première rencontre. Pendant la mise en relation, les offreurs commencent par écouter les demandeurs formuler leurs attentes en termes de contenu ; puis les demandeurs, à leur tour, écoutent les offreurs présenter ce qu'ils peuvent transmettre. Ils réajustent alors, si besoin, leurs offres et demandes (ils peuvent aussi constater qu'elles ne se correspondent pas et en rester là). Puis ils discutent des méthodes, des outils, et de toutes les modalités des apprentissages : lieu, jour, heure, fréquence, moments pour faire le point, etc.


La mise en oeuvre et l'évaluation des échanges

L'espace d'animation du RERS

Les apprentissages se font : mais jamais juste après la mise en relation ; lors de celle-ci, les offreurs et demandeurs prennent un rendez-vous : cela permet à chacun de repenser aux apprentissages et aux méthodes proposées.

le réseau proposera des temps d'échanges sur les échanges afin que les participants puissent réfléchir, avec des participants d'autres échanges, aux méthodes, aux difficultés et facilitations, etc.

Le réseau propose aussi des temps conviviaux où les participants du réseau peuvent faire connaissance, préparer un événement festif, une assemblée générale, des petits déjeuners  pour faire le point, etc. Les RERS sont souvent partenaires d'autres associations. Et ils se relient entre eux par des inter-réseaux.


Bénévolat

L'action est basée sur le don proposé à tous. Les membres d'un RERS sont-ils des bénévoles ? Le Conseil Economique et Social définit comme bénévole " toute personne qui s'engage librement pour mener une action non salariée en direction d'autrui, en dehors de son temps professionnel et familial. Les membres des RERS répondent à cette définition : tous donnent et reçoivent des savoirs, dans un flux permanent du Donner - recevoir - donner aussi - recevoir aussi... où chacun est reconnu comme essentiel.